Nicolas Neysen est Responsable du HEC Digital Lab, organisme avec lequel HEC Liège Executive Education crée de nombreuses formations, et formateur dans le cadre du Certificat de Spécialisation en Transformation Digitale.
En septembre 2022, il était interviewé pour le Quinzième Jour de l’Université de Liège aux côtés de Françoise Berthoud, ingénieure de recherche en informatique au CNRS (France), à propos du poids du numérique.
Pour Françoise Berthoud, le terme « numérique responsable » n’est pas complètement correct, et ce pour plusieurs raisons :
Elle opterait ainsi davantage pour le terme « usage plus responsable du numérique ».
Pour Nicolas Neysen, il conviendrait de parler d'un usage « plus raisonné » du numérique, ce qui revient à « encourager la modération sans toutefois entrer dans la décroissance », explique-t-il.
Selon lui, la place du numérique dans la société actuelle est indéniable, ainsi que les usages qu’il est possible d’en faire. Comme il le précise, c’est d’ailleurs grâce au numérique que l’enseignement a perduré pendant la crise sanitaire de la COVID-19. Toutefois, il pense que le numérique est lié à de nombreux usages déraisonnés.
Au-delà des GAFAM, il pointe la responsabilité des utilisateurs dans l’impact environnemental du numérique, d’où l’importance de réaliser des efforts de façon aussi bien collective qu’individuelle.
« Il faut interroger nos usages quotidiens », ajoute-t-il après avoir précisé que les GAFAM ne devaient pas être considérées comme boucs émissaires. En effet, bien que celles-ci fassent usage du digital pour vendre des produits de consommation, ce sont les utilisateurs qui se retrouvent ensuite dans leur engrenage. « Je crois que la population n’est tout simplement pas informée de ce que représente la consommation, de ce que ça fait d’avoir son modem allumé en permanence, même quand on part en vacances… Il y a bien pour moi une responsabilité collective », a-t-il partagé au Quinzième Jour.
Ce manque d’information à la population s’explique aussi par l’existence de messages sociétaux contradictoires, comme l’explique Françoise Berthoud : « L’État adopte un double langage. D’un côté, le numérique devrait être “responsable” mais, d’un autre côté, quand nous allons au Parlement pour demander que les garanties obligatoires des équipements électroniques soient étendues à cinq ans, on nous répond que ce n’est pas possible car cela ferait perdre trop d’argent aux acteurs du secteur, c’est-à-dire à ceux qui vendent des extensions de garantie ».
Comme le précise Nicolas Neysen, le numérique responsable est source de nombreux enjeux, au-delà de celui des ressources employées. Il mentionne notamment :
« L’impact environnemental du numérique va bien au-delà de celui du transport aérien civil », énonce-t-il à propos de ce dernier enjeu. Pourtant, il est important de nuancer les choses, et de ne « pas oublier que les technologies numériques peuvent aussi aider à faire des économies ». Pour illustrer cela, il prend l’exemple du nouveau bâtiment de HEC Liège, équipé de plusieurs capteurs reliés à une centrale de données permettant de couper l’éclairage automatiquement dès qu’il n’y a plus de présence.
Fin 2019, la Commission Européenne a lancé son Pacte Vert pour l'Europe, un ensemble d'initiatives politiques dont l’objectif est de rendre l'Europe climatiquement neutre en 2050. Les documents liés à ce Pacte mentionnent que les technologies numériques sont d’une importance cruciale pour atteindre cette neutralité ; le poids écologique du numérique ne semble ainsi pas pris en compte.
«Ce que l’Union européenne met en avant, c’est qu’elle légifère dans le sens d’une meilleure efficacité énergétique », dit Françoise Berthoud.
Pour Nicolas Neysen, il est important de faire un usage raisonné du numérique. « Il faut que les objectifs soient bien cernés, bien définis ». Il évoque notamment l’exemple de la 5G ; quels sont les objectifs de la mise en place de cette nouvelle technologie ?
Dès lors, et vu la différence d’usages, il est indispensable de différencier le déploiement du numérique dans le sphère industrielle et privée.
Il donne aussi divers exemples concrets d’applications du numérique dans divers secteurs :
Il conclut par ceci : « Ce n’est pas le numérique le problème, c’est ce qu’on en fait ».
À propos de l’évolution du numérique, Nicolas Neysen précise : « Le numérique fait partie de nos vies à présent. Et je suis persuadé qu’il existe une voie noble qu’il est possible d’emprunter pour parvenir à la neutralité sur le plan des émissions ».
Il précise toutefois que nous sommes encore loin de cette neutralité numérique, car trop peu d’entreprises s’y intéressent actuellement. D’un autre côté, il lui semble compliqué que les consommateurs parviennent à s’auto-restreindre ; il paraît dès lors inévitable que l’État intervienne pour en réguler l’usage dans la sphère privée.
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Pour lire l’interview complète : https://www.lqj.uliege.be/cms/c_16806617/fr/le-poids-du-numerique
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