Les nouvelles formes d’organisation du travail, et les projets y étant liés, fleurissent au sein des organisations. Réorganisation des espaces de travail, bureaux partagés, politique de dématérialisation, travail à distance… Ces initiatives sont le reflet de nouvelles réalités organisationnelles et de finalités stratégiques différentes.
Dans cet article, nous revenons sur les nombreux enseignements qui peuvent être tirés des organisations qui ont mis en place de telles initiatives NWOW.
Au-delà de l’esthétique, les nouvelles formes d’organisation du travail touchent à tous les aspects de l’entreprise : à ses valeurs, sa culture, aux raisons d’effectuer le travail, notamment en ce qui concerne la dimension identitaire des travailleurs.
En conséquence, il semble évident de considérer que les projets NWOW requièrent du temps.
Pour amorcer ces changements et les pérenniser au sein de l’entreprise, les entreprises devront faire preuve de maturité et d’agilité.
Prenons l’exemple de la RTBF. La RTBF est l’initiatrice d’un projet NWOW appelé « Imagine – une autre façon de travailler ensemble », qui vise à ce que l’entreprise soit le lieu d’un leadership au service de l’intelligence collective, du développement individuel, de la prise d’initiative, la créativité et l’innovation, tout en veillant au bien-être de chacun. Ce projet se découpe en plusieurs axes, en plus de la construction d’un nouveau bâtiment à Bruxelles :
Ce projet a été validé en 2016. Or, la première partie de sa concrétisation n’a commencé qu’en 2022.
Ces six années ont servi de réflexion à la RTBF. Au fil du temps, le projet s’est transformé et a évolué ; une nécessité vu son ampleur et les changements d’importance qu’il impose à l’organisation aux niveaux de l’organisation des espaces de travail mais, surtout, de la façon même d’organiser ce travail.
Tout projet NWOW possède deux dimensions, indissociables l’une de l’autre :
Par exemple, les recherches menées auprès de la RTBF dans le cadre de leur projet démontrent que la transformation des espaces de travail est une représentation tangible des transformations qui s’opèrent dans les façons de travailler, de se comporter et d’être au travail.
Pour donner la possibilité à cette ambition comportementale de passer du stade théorique au stade pratique, il est indispensable d’expliciter les raisons de sa mise en œuvre, et de son bien-fondé pour toutes les parties prenantes de l’entreprise. Pour ce faire, des méthodes participatives ou agiles doivent être employées pour impliquer toutes ces parties prenantes dans le projet NWOW.
Au-delà d’impliquer, il est nécessaire de « faire rêver » : les projets immobiliers présentés sont réfléchis, beaux, modernes, incitent les travailleurs à se projeter dans un « avenir désirable ». Les nouveaux espaces de travail doivent matérialiser les comportements qui y seront adoptés, c’est-à-dire :
Ces espaces, issus des nouvelles formes d’organisation du travail, doivent également permettre au travailleur d’être autonome : celui-ci peut choisir son espace de travail, son usage de télétravail, etc. De la même façon, ils doivent permettre l’animation plutôt que la direction, ce qui signifie que le rôle du manager doit évaluer vers du « coaching » (voir point suivant).
Ces transformations matérielles sont porteuses de transformations sociales et identitaires :
L’esthétique sert à rendre ces transformations désirables.
Un projet NWOW ne réussira pas s’il n’est pas accompagné d’un management humain.
Le management humain intègre les travailleurs dans l’entreprise en respectant trois caractéristiques :
Dès lors, le rôle de ce nouveau management est d’assurer la cohérence entre le dire et le faire. Il doit veiller à ce que les actions associées aux différentes étapes du projet NWOW soient justifiées et authentiques, et aient vocation à apporter du sens et de la reconnaissance au travail.
Les recherches ont démontré que certaines de ces nouvelles formes d’organisation du travail contribuaient à déshumaniser le travailleur. Par exemple, le flexdesk (c’est-à-dire le fait de ne pas avoir de bureau attribué dans l’entreprise) peut donner l’impression au travailleur d’être « invisible » au sein de l’entreprise, en lui enlevant la possibilité de personnaliser son espace de travail.
Le management humain aidera à contrer les effets liés à ces pratiques. Par exemple, il évaluera la nécessité de mettre en place le flexdesk vis-à-vis de son objectif de la recherche de sens et de reconnaissance au travail :
Comme mentionné ci-dessus, le risque associé au flexdesk est celui de la déshumanisation, issu du fait que les travailleurs ne peuvent pas « s’approprier » leur espace de travail en le personnalisant. Selon diverses recherches, la capacité d’une personne à être épanouie et performante professionnellement dépend notamment de son sentiment d’appartenance à une organisation. Ce sentiment d’appartenance fait notamment écho au fait de disposer d’un espace à occuper, investir et faire sien.
C’est notamment ce risque qui justifie l’importance d’être prudent quant à la mise en œuvre de nouvelles formes d’organisation du travail.
Certaines recommandations sont ainsi à prendre en compte, dont :
En définitive, bien qu’il y ait des tendances aux nouvelles formes d’organisation du travail, chaque projet NWOW est unique. Ce sont les spécificités de chaque projet qui prouvent que la réflexion est primordiale pour en assurer l’adoption et le succès.
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Source : Le management humain des New Ways of Working: Enjeux et leçons, du libre « Vers un management humain », Laurent Taskin, Décembre 2019.
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