Être un travailleur indépendant comporte son lot de défis, et parfois, cela peut mener à la cessation d'activité, un moment souvent perçu comme un échec personnel. En Belgique, bien qu'il existe des dispositifs d'aide pour accompagner les indépendants dans cette situation, il est essentiel de les développer davantage, surtout dans la région francophone du pays. Dans cet article, nous allons explorer les défis auxquels sont confrontés les indépendants lorsqu'ils cessent leur activité, tout en soulignant l'importance cruciale de la gouvernance d'entreprise pour garantir une transition réussie.
Lorsqu'un indépendant décide de mettre fin à son activité, cela peut être un processus complexe et coûteux. En Belgique, ce processus varie selon son statut de personne physique ou personne morale :
La cessation d'activité ne doit pas nécessairement être considérée comme un échec absolu. Il existe diverses voies à explorer, telles que la transition vers un emploi salarié en complémentaire, une mise en pause temporaire de l'activité ou même une réorientation professionnelle. Didier Van Caillie suggère de voir cette étape comme une « évolution de la trajectoire professionnelle » plutôt que comme un échec personnel.
Cependant, il est crucial de noter que la transition vers d'autres projets ou emplois ne doit pas être solitaire. Didier Van Caillie déplore le manque de points de contact centralisés en Wallonie pour orienter les indépendants en difficulté vers les ressources appropriées : « Côté wallon, c’est une nouvelle fois très compliqué. En Flandre, il y a la structure Dyzo qui endosse ce rôle ».
Il appelle à la création d'une plateforme numérique de référence qui dirige rapidement et anonymement les indépendants vers des services sociaux, des psychologues, et fournit des informations juridiques pertinentes. Cette initiative serait renforcée par un numéro vert d'assistance. « Il faut une oreille, une possibilité de discuter avec quelqu’un qui connaît la problématique, qui peut entendre l’état de fatigue ou d’épuisement de l’indépendant », dit-il. Il souligne également l’importance de la formation des accompagnateurs sociaux, afin que ceux-ci soient en mesure de mieux répondre aux besoins des indépendants.
La cessation d'activité n'est pas seulement une question financière ; elle a également un impact émotionnel significatif. Beaucoup d'indépendants ressentent un fort sentiment de responsabilité envers leur famille, leurs partenaires commerciaux et leurs fournisseurs. Cela peut rendre plus difficile la décision de demander de l'aide lorsque les difficultés surgissent. Selon Didier Van Caillie, la volonté de résoudre les problèmes soi-même est souvent enracinée dans la psychologie propre aux indépendants : « Le constat d’échec est certainement encore plus prononcé chez un indépendant que chez un salarié qui perd son boulot, parce que le sentiment de responsabilité est plus grand ».
C'est là que la bonne gouvernance d'entreprise entre en jeu. Lorsque l'on parle de gouvernance d'entreprise, on se réfère à l'ensemble des règles, des pratiques et des processus qui régissent la direction, la gestion et le contrôle d'une entreprise, que celle-ci soit une grande société cotée en bourse ou un travailleur indépendant. Selon le code de la bonne gouvernance des entreprises de l’UCM, « La bonne gouvernance, c’est gérer l’entreprise de manière saine, efficace et responsable, la structurer de manière professionnelle et rendre compte de la politique menée à toutes les parties intéressées ».
Ainsi, quel que soit le type d'entreprise, la gouvernance a plusieurs objectifs clés :
Une gouvernance d’entreprise solide implique la mise en place de structures, de systèmes de soutien et de ressources pour gérer les défis de manière proactive. Les indépendants doivent être encouragés à solliciter de l'aide dès que les signaux d'alarme se manifestent.
Selon le code de bonne gouvernance des entreprises de l’UCM, « toute entreprise et tout entrepreneur indépendant ont besoin d’un avis extérieur et de conseils d’experts pour la prise de décisions importantes et pour détecter des opportunités et déterminer une stratégie ».
Le code mentionne notamment le fait que les dirigeants d’entreprise peuvent avoir tendance à se sentir seuls à la tête de leur structure, « peu rassurés ou inexpérimentés pour certains aspects cruciaux de la gestion de leur entreprise ».
C’est pourquoi ils recommandent la création d’un conseil d’avis.
Un conseil d’avis est instauré à l'initiative du dirigeant de l'entreprise ou du propriétaire. Il se compose d'un ensemble de membres, à la fois internes et externes, sélectionnés par le dirigeant lui-même. Son objectif est la mise en place de réunions régulières afin de prodiguer des conseils, dans la plus stricte confidentialité et avec une connaissance approfondie, sur des « décisions ou des questions stratégiques qui lui sont soumises ».
Au niveau de la gouvernance d’entreprise, la mise en place d’un conseil d’avis offre une gamme d'avantages significatifs :
Le chef d'entreprise peut solliciter l'avis de son conseil d’avis, bien que cet avis n'ait pas force exécutoire ; en définitive, c'est au dirigeant de prendre la décision qu'il ou elle juge la plus appropriée.
En conclusion, la cessation d'activité pour un indépendant ne doit pas être stigmatisée. Au contraire, elle devrait être perçue comme une occasion d'apprendre et de grandir. Les indépendants peuvent bénéficier énormément de l'adoption de pratiques de gouvernance, car elles contribuent à une gestion plus efficace, à une prise de décision éclairée et à une meilleure préparation face aux défis. En tant qu'indépendant, investir dans une bonne gouvernance d’entreprise peut non seulement vous aider à naviguer avec succès dans les eaux agitées de l'entrepreneuriat, mais également à transformer les obstacles en opportunités pour la croissance professionnelle.
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Sources : « La politique d’aide doit évoluer », L’Avenir, 14-08-2023, Céline Demelenne - https://www.ucm.be/documents/lobby-etudes/code-de-bonne-gouvernance-des-entreprises
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