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Industrie 4.0 emploi

Quels impacts de l’Industrie 4.0 sur le travail et sur l’emploi ?

Fanny Delacauw
16/09/22 15:48

Au-delà des questionnements en termes de cybersécurité et de pouvoir de négociation, l’industrie 4.0 est la source d’un autre enjeu politique en lien avec l’accompagnement des mutations du travail et des emplois. En effet, chaque révolution industrielle s’est traduite par une transformation des organisations, des modes de production et de gestion, et de vastes mouvements de transferts d’emplois entre métiers et entre secteurs.

« La technologie en elle-même n'est ni bonne ni mauvaise. C'est l'utilisation que les êtres humains font de toute technologie qui en détermine à la fois la nature et l'étendue des avantages » - Christopher Freeman.

Que peut-on anticiper aujourd’hui ?

On retrouve dans le débat sur les impacts attendus de l’industrie 4.0 la même crainte que pour l’automatisation : celle d’une perte massive d’emplois liée au remplacement des humains par les machines.

Avec l’intelligence artificielle, le périmètre de ces tâches s’étend à des fonctions jusqu’alors préservées. Cette révolution industrielle suscite la crainte d’une polarisation croissante.

  • D’un côté, les salariés qui maîtrisent l’informatique industrielle et ont une approche critique des algorithmes et des solutions proposées ;
  • D’un autre côté, ceux qui, faute d’apprentissages appropriés et de prise en compte des incidences de l’IA sur le modèle d’affaire de l’entreprise, les compétences et l’organisation du travail, risquent d’être exclus de cette révolution industrielle.

Une restructuration des emplois de l’industrie 4.0

L’étude de Frey et Osborne publiée en 2013 sur les conséquences de la digitalisation sur le marché de l’emploi américain a eu un impact retentissant en Europe et a rapidement focalisé l’attention sur le risque social de la numérisation :

  • Elle a d’abord conclu que 47% des emplois américains étaient susceptibles de connaître un fort impact du fait de la numérisation ;
  • Elle a également montré que les activités les plus touchées se trouvaient moins dans la sphère de la production que dans celles des services administratifs, des fonctions de vente.

Ne nous trompons pas : l’éviction du travail routinier concerne autant les cols bleus que les cols blancs. Comme le souligne Jerry Kapplan dans son ouvrage Humans Need Not Apply: « L’automatisation est dorénavant aveugle à la couleur des cols. »

Une analyse réalisée par Georgios Petropoulos estime que les emplois de l’industrie 4.0 qui requièrent des routines manuelles et des compétences cognitives sont les emplois les plus à risques notamment dans des industries comme l’automobile où l’automatisation et l’introduction de l’IA modifient la cartographie des profils de compétences.

D’autres travaux ont calculé un effet net de la numérisation sur l’emploi avec des résultats très variables. Ces premières études ont eu la vertu de provoquer une importante mobilisation des acteurs des sphères politique, économique, sociale, syndicale et des sciences sociales en particulier en Allemagne avec des questions clés :

  • Quels sont les métiers qui vont émerger d’ici 10 ans ?
  • Quelles sont les compétences à développer pour répondre à ces nouveaux emplois issus de l’industrie 4.0 ?
  • Quelle organisation du travail sera la plus appropriée pour ces nouveaux modes de production ?
  • Quels sont les risques de pénurie de main-d’œuvre ?

Pour rassurer les inquiets ou provoquer des prises de conscience l’Institut de recherche allemand sur le marché du travail et les métiers a développé un site, « Job Futuromat », permettant de savoir si votre job existera encore demain. Ce site vous accueille avec la question : « Les technologies digitales vont-elles transformer mon job ? ». Après avoir rentré l’intitulé de votre métier, vous obtenez en temps réel une réponse sur les tâches routinières qui demain pourraient être automatisées et les avantages que vous pourriez en tirer. Le site indique, par ailleurs, le nombre d’actifs dans votre métier, le nombre de postes ouverts depuis 2012 ainsi que l’évolution du taux de chômage, en spécifiant la tendance sur ces 3 indicateurs. Le site est accompagné de vidéos destinées à forger un regard critique sur l’automatisation.

Ce type de communication va à l’encontre des travaux qui amalgament emploi, travail et métier. Un emploi n’est pas automatisable en soi ; seule une tâche est automatisable. Les travaux du ZEW distinguent pour chaque type de travail un contenu analytique et un contenu interactif, ce dernier étant difficilement automatisable. Ce type d’approche revient à aborder de manière beaucoup plus précise dans une entreprise l’impact de la numérisation sur l’évolution des emplois de l’industrie 4.0.

L’approche par la dimension « routinière » peut être également piégeuse. Les travaux de Sabine Pfeiffer, professeur de sociologie à l’université d’Erlangen-Nuremberg, montrent que les tâches qualifiées de routines peuvent requérir beaucoup d’expérience et de savoir-faire, et que leur valeur reste mal connue. Ce constat l’amène à proposer une évaluation alternative à l’aide d’un index de capacité au travail qui tient compte de l’aptitude à gérer les situations complexes et l’incertitude, et à mobiliser son expérience.

L’analyse de ces travaux montre qu’il convient de se prémunir d’une approche « technno-optimiste » qui aurait vite fait de conclure à la réalité d’une utopie du « tout automatisé ».

Les innovations technologiques réalisées au cours des vingt dernières années ont-elles permis d’atteindre les hausses de productivité attendues ? Confirmer chiffres à l’appui une hausse significative de la productivité peut se révéler une tâche ardue. Robert Gordon appelle à se méfier des « techno-optimistes » et de leur approche source d’« effet tunnel » où ne sont pas prises en compte la situation critique des secteurs de la santé, de l’éducation, la très faible mobilité sociale et l’inflation du coût des retraites.

En conclusion, l’industrie 4.0 appelle à se poser des questions par rapport à l’évolution des métiers et à la pérennité de certains emplois. Toutefois, elle peut aussi représenter une opportunité pour l’émerge d’un nouveau champ de compétences…

 

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