Catalogue de formations
Call ?
Formations Sur Mesure

Certificats

Catalogue de formations
Call ?
Formations Sur Mesure

Certificats

Le métavers

Le futur du métavers

Fanny Delacauw
20/07/23 11:00

Le métavers représente un ensemble de mondes virtuels 3D interconnectés, dans lesquels les utilisateurs pourront se rassembler comme dans la vie réelle. Ils pourront ainsi s’y rencontrer, interagir entre eux, travailler, se divertir, créer et apprendre, le tout en utilisant des avatars qui correspondent à leur personnalité et leur souhait.

L’histoire du métavers

Développé en 1992 dans le roman de science-fiction Le samouraï virtuel, de Neal Stephenson, le métavers est ensuite évoqué en 2021 par Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, qui en dévoile sa propre vision et annonce ce concept comme le futur de son entreprise. Cette entreprise change d’ailleurs de nom en octobre 2021, pour prendre celui de « Meta ».

Dès lors, il semble que ce concept soit en passe d’évoluer de la fiction vers la réalité.

Pourtant, certains éléments du métavers existent déjà depuis un certain temps :

  • Certains jeux vidéo offrent une expérience proche du métavers, grâce à l’organisation d’événement au sein même de ces mêmes jeux, ou à la création d’économies virtuelles.

  • Les cryptomonnaies pourraient être associées au métavers, en permettant de créer une économie numérique avec différents types de tokens utilitaires et d'objets de collection virtuels (NFT). De la même façon, la technologie blockchain pourrait servir au métavers en lui fournissant des systèmes de gouvernance transparents et fiables.

  • Des jeux tels que Second Life, Decentraland et Fortnite rassemblent des éléments de la vie quotidienne dans des mondes en ligne, et font d’ailleurs déjà usage de la technologie blockchain.

« Les gens pensent que l’idée du métavers est nouvelle, mais en fait, cela se prépare depuis 40 ans », explique Bertrand Nepveu pour la Revue Gestion en décembre 2022. Bertrand Nepveu est cofondateur et partenaire de Triptyq Capital, un fonds de capital de risque qui investit dans la transformation numérique des industries créatives, et cofondateur du fabricant de casques de réalité augmentée et virtuelle Vrvana, racheté par Apple en 2017.

Comment accéder au métavers ?

Pour Bertrand Nepveu, le métavers est une façon de passer du Web 2.0 au Web 3.0, ou Web 3D : « Le Web 3D sera plus immersif et facilitera la création et la collaboration, ce qui augmentera notre productivité en ligne ».

En rassemblant différents mondes virtuels interconnectés et permanents, le métavers rendra possible le passage d’un campus virtuel à une salle de concert à tout moment, par exemple.

Accessibles principalement grâce à la réalité virtuelle, ces mondes permettront à l’utilisateur de vivre des expériences convaincantes grâce au ressenti, à la fois :

  • De l’immersion, c’est-à-dire « ce qui fait qu’on se sent ailleurs» ;
  • De la présence, c’est-à-dire « ce qui fait qu’on y croit, même si on sait que ce n’est pas réel ».

Les écrans 2D des ordinateurs et smartphones permettront également de voyager dans le métavers, même si ces expériences n’en ressortiront pas comme autant intéressantes : « Dans un premier temps, ces façons secondaires d’accéder au métavers permettront surtout d’augmenter la masse d’utilisateurs », estime Harold Dumur, PDG et fondateur d’OVA, une entreprise québécoise offrant des outils technologiques pour créer des univers 3D.

Cinq utilisations potentielles/actuelles du métavers

La vente de biens virtuels

Grâce au métavers, il sera un jour possible d’acheter des objets numériques de collection pour meubler sa maison virtuelle, et des vêtements pour habiller son avatar.

Toutefois, ces produits intangibles existent déjà. Des jeux vidéo tels que Fortnite ou League of Legends permettent notamment d’acheter des « skins » pour habiller ses avatars. D’autres jeux comme Decentraland et The Sandbox permettent d’acheter des terrains virtuels, et de les revendre. Mentionnons aussi la vente de jetons non fongibles (NFT) d’œuvres d’art, qui représente un marché évalué à 17,7 milliards de dollars en 2021, selon L’Atelier BNP Paribas.

La santé

Le secteur de la santé pourrait également tirer profit de l’immersion et de la présence associée au métavers. Selon l’International Virtual Reality and Healthcare Association, plus de 200 études cliniques en cours sont en lien avec l’utilisation de technologie, notamment en ce qui concerne :

  • L’exercice avant la pratique effective de la chirurgie ;
  • L’aide à l’entrevue d’embauche pour les jeunes avec un trouble du spectre de l’autisme ;
  • L’augmentation du confort pendant un traitement de chimiothérapie.

Le secteur manufacturier

La réalité augmentée permet la projection d’images numériques par-dessus le réel, notamment via l’utilisation d’un casque spécifique. Différentes entreprises proposent des solutions liée à cette technologie, notamment pour aider à la formation en interne.

Ainsi, DeepSight, société montréalaise, propose aux manufacturiers l’affichage en 3D de la marche à suivre pour employer différents procédés en usine.

Cette technologie est d’autant plus importante que le marché se confronte actuellement à une pénurie de main d’œuvre, avec un roulement de personnel qui en augmentation.

Le secteur militaire

L’entraînement, l’expérimentation et la pratique des soldats pourraient être facilités grâce au métavers, notamment via la création de « jumeaux numériques ». Un jumeau numérique est une copie conforme virtuelle d’un environnement réel.

OVA, une entreprise québécoise, est d’ailleurs en contrat avec la Marine royale canadienne, avec comme mission de montrer aux soldats comment effectuer diverses manœuvres sur les navires, sans qu’ils aient à s’y rendre. Cette démarche permet ainsi à la Marine de réaliser des économies considérables.

La mise en forme

Strava est une application qui permet d’enregistrer des activités sportives via GPS, apportant ainsi une dimension ludique et gamifiée à la pratique sportive qui intensifie la motivation de ses utilisateurs. De la même façon, les entraînements en groupe jouent sur la motivation des participants. Ces avantages pourront facilement être reproduits dans le métavers.

La mise en forme fait d’ailleurs partie des catégories les plus populaires de la plateforme Meta Quest, grâce à des logiciels comme VZfit, FitXR, Supernatural et HOLOFIT.

Qui possédera le métavers ?

Le métavers suivra-t-il l’exemple du web décentralisé, ou sera-t-il régulé par une poignée d’individus ? Ces deux visions sont déjà en concurrence.

D’un côté, pour ceux qui œuvrent en faveur de la décentralisation, ce sont les technologies du Web 3.0 qui devraient être utilisées pour bâtir le métavers, donnant ainsi plus de contrôle aux utilisateurs. Les objets virtuels seraient sauvegardés sous forme de jetons non fongibles (NFT), et l’identité des usagers serait enregistrée sur une chaîne de blocs, ou blockchain. « Peut-être que d’autres technologies seront développées un jour, mais pour l’instant, la chaîne de blocs est vitale pour avoir une véritable ouverture », explique Jonathan Brun, cofondateur et PDG de Lighthouse, un moteur de recherche pour le métavers.

D’un autre côté, ce sont les géants technologiques actuels qui œuvrent pour la centralisation, en développant des écosystèmes desquels ils tireront les ficelles et garderont une plus grande part des profits. Par exemple, le métavers Horizon Worlds de Meta garde actuellement jusqu’à 47,5% des ventes issues du contenu généré par ses utilisateurs. « Au cours des prochaines années, il va y avoir une sorte de lutte pour déterminer quel modèle l’emportera », prédit Neil Trevett.

La valeur du marché du métavers

D’après les prévisions du cabinet McKinsey & Company, le métavers pourrait générer des revenus de 4 à 5 billions de dollars par an d’ici 2030.

Du côté des consommateurs, ces revenus seraient générés grâce :

  • Aux jeux vidéo ;
  • À la vente de matériel informatique, dont les casques de réalité virtuelle ;
  • Au commerce électronique ;
  • Aux spectacles virtuels ;
  • Aux publicités.

Certains de ces marchés existent déjà :

  • La vente d’objets virtuels vaut 54 milliards de dollars américains par an, selon l’analyse de l’institution financière J.P. Morgan. Cette vente d’objets passe notamment par les objets et skins disponibles dans les jeux vidéo, comme mentionné plus haut ;

  • En 2020, le jeu vidéo Fortnite rendait possible le concert de Travis Scott dans son univers virtuel. Ce spectacle a attiré 27 millions de personnes. Depuis lors, d’autres artistes se sont également produits dans ce même jeu, et les MTV Video Music Awards ont d’ailleurs ajouté la catégorie « Meilleure performance dans le métavers » à leur événement de 2022.

Du côté des entreprises, ce sont entre autres les banques, les fournisseurs de services de télécommunication, les médias, les fabricants d’équipement et le milieu de l’éducation qui pourraient en profiter.

Pour Bertrand Nepveu, chaque dirigeant d’entreprise devrait se doter d’un casque de réalité virtuelle pour découvrir les possibilités qu’offre cette technologie, et voir comment elle pourrait s’appliquer à son secteur : « Les entreprises devraient au moins se familiariser avec cette technologie, car son adoption sera plus rapide que les gens le croient ». Selon Jonathan Brun, PDG de Lighthouse, « les organisations pour qui l’importance du commerce électronique a crû rapidement au cours des dernières années ou celles pour qui l’acquisition d’utilisateurs passe beaucoup par Internet devraient porter une attention particulière au métavers. D’une certaine façon, elles ont déjà la preuve que ce qui se passe en ligne peut être profitable pour leur modèle d’affaires ».

L’entreprise Sharethrough a suivi ces conseils. Début 2022, cette entreprise spécialisée dans les solutions innovantes liées à la publicité programmatique a acheté des casques de réalité virtuelle et formé une équipe qui se rencontre périodiquement dans le métavers : « Il y a des développeurs, des gens responsables de l’ingénierie des produits, des experts du marketing et de la stratégie », explique Ben Skinazi, chef du marketing.

Pourquoi opter pour le métavers ?

J.P. Morgan propose plusieurs questions que le dirigeant devrait se poser pour évaluer les possibilités qu’offrirait le métavers à son entreprise.

  • Quels seraient les changements sur l’entreprise d’une augmentation des interactions, des échanges et du commerce dans des mondes virtuels ?

  • Que pourrait offrir votre entreprise à la communauté si elle était présente dans le métavers ?

  • Quels expériences et services proposés par votre entreprise auraient davantage leur place dans le métavers ?

  • Le métavers pourrait-il offrir à votre entreprise de nouvelles possibilités de communiquer directement avec vos consommateurs ?

  • En interne, avez-vous des talents qui pourront vous aider à comprendre le métavers ? Si vous prenez la décision d’être présent dans le métavers, avez-vous des personnes ressources en interne pour vous permettre de vous lancer ?

  • À quel point le fait que votre entreprise soit perçue comme une pionnière dans un nouveau marché est-il important pour vous ?

  • Est-il indispensable pour votre entreprise de cibler les jeunes et les communautés qui sont orientées vers les nouvelles technologies ?

  • Vos concurrents sont-ils présents dans le métavers ?

En conclusion

En définitive, les expériences qu’offrent actuellement les précurseurs du métavers ne sont pas encore à la hauteur de la vision présentée en 2021 par Mark Zuckerberg. En 2022, celui-ci a déclaré que Meta souhaitait offrir une qualité graphique en réalité virtuelle « indifférenciable du réel », ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui. L’immersion offerte par le métavers pourrait aussi se voir augmentée par de nouvelles technologies telles que celle des gants tactiles. Toutefois, ces technologies n’en sont encore qu’au stade de prototypes et ne seront probablement pas commercialisées avant des années.

Certains restent plus réfractaires au métavers, dont le PDF d’Apple, Tim Cool, qui affirme que « la réalité virtuelle pourra être utilisée d’une bonne façon, mais que les gens ne voudront sûrement pas y vivre leur vie ».

Malgré des avis divergents, Bertrand Nepveu prédit « que d’ici cinq ans, tous les foyers auront accès au métavers. D’ici dix ans, tout le monde pourra y accéder personnellement. Et d’ici quelques années seulement, les entreprises n’auront plus le choix et devront être présentes dans le métavers. C’est la prochaine évolution du Web ».

 

Vous vous intéressez aux nouvelles technologies, notamment celles qui découlent du métavers ?

Vous aimeriez comprendre ce que sont la blockchain et les NFT ?

Découvrez le Certificat d’Université sur les usages et enjeux managériaux de la blockchain !

Découvrir le Certificat

 

Source : https://www.revuegestion.ca/faut-il-sinteresser-au-metavers

image-content-card-certificat-universite-technologies-blockchain

Découvrez le Certificat d'Université en Blockchain !

Pour saisir les opportunités liées au secteur et de vous donner les outils pour développer vos activités sur cette nouvelle technologie.

Découvrir le Certificat

 

Florian Ernotte content card

Visionnez l'info session du Certificat en Blockchain !

Présentée par Florian Ernotte.

Pour découvrir les applications de la blockchain, le contenu et l'organisation de la formation.

Voir le replay

 

Souscrivez à notre newsletter