La blockchain, c’est quoi ?

"Mais au fait, qu’est-ce que la blockchain ?!"

Telle que définie par le gouvernement français, la blockchain est une technologie disruptive qui, comme son nom l’indique, se présente sous la forme d’une chaîne de blocs, et qui « permet de garder la trace d'un ensemble de transactions » de façon décentralisée, transparente, et sécurisée.

La blockchain s’apparente ainsi à une grande base de données, à un registre, partagé simultanément avec tous ses utilisateurs connectés en réseau. Ces utilisateurs en sont également les détenteurs, et peuvent y inscrire des données dans le respect des règles qui sont déterminées via un protocole informatrice sécurisé grâce à la cryptographie.

En d'autres termes, et comme l’explique le mathématicien Jean-Paul Delahaye, la blockchain est « un très grand cahier, que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible ».

Comment fonctionne la blockchain ?

Comme mentionné ci-dessus, une blockchain est une base de données. Cette base de données renferme l’historique de tous les échanges qui ont eu lieu entre ses utilisateurs depuis sa création. Elle peut être expliquée par l’intermédiaire de diverses caractéristiques :

L’identification de chaque partie, qui s’effectue via un procédé cryptographique ;
Un utilisateur souhaite réaliser une transaction, qu’elle soit informationnelle, monétaire, etc. La transaction est envoyée à tous les réseaux d’ordinateurs sur lesquels elle est stockée, c’est-à-dire à tous les utilisateurs de la blockchain. Ces réseaux sont considérés comme des « nœuds » de stockage ;
Chaque nœud qui existe dans le monde héberge une copie de la base de données, et contient l’historique des transactions qui y ont été effectuées. Tous les utilisateurs peuvent y accéder simultanément ;
Les données sont sécurisées grâce à un mécanisme de consensus de tous les nœuds à chaque ajout d’informations. Des « centres de données », ou « mineurs », déchiffrent et authentifient les données. Une fois que les données ont été vérifiées, la transition est validée et ajoutée dans la base de données sous la forme d’un « bloc » de données chiffrées ;
Le fait que la sécurisation des données soit décentralisée empêche la falsification des transactions ;
Chaque transaction validée constitue un nouveau bloc de données. Ce bloc est ajouté à la chaîne de blocs en étant lié au précédent, et une copie est envoyée à chaque « nœud » du réseau.

Quels sont les avantages de la blockchain ?

La blockchain offre trois avantages principaux :

Une grande rapidité des transactions : un bloc ne prend que quelques secondes à quelques minutes pour être déchiffré, authentifié et validé ;
Une meilleure sécurité du système : qui s’explique par le fait que la validation est effectuée par un ensemble d’utilisateurs différents, qui ne se connaissent pas. En se contrôlant mutuellement et en surveillant constamment le système, ces nœuds éliminent le risque de malveillance ou de détournement ;
Des gains de productivité et d’efficacité générés : en confiant l’organisation des échanges à un protocole informatique, les coûts de transaction ou de centralisation sont réduits (frais financiers, frais de contrôle, recours à des intermédiaires, etc.).

Quelles sont les applications de la blockchain ?

La blockchain représente une innovation technologique majeure pour divers secteurs, notamment :

Le secteur bancaire : Bien que cette technologie ait initialement été développée pour soutenir les transactions réalisées via les cryptomonnaies/cryptoactifs, qui sont internationales et ne dépendent pas d’un organisme centralisateur, son usage va bien au-delà des cryptomonnaies. Entre autres, la blockchain offre l’opportunité aux banques de valider des transactions sans l’intermédiaire d’une chambre de compensation. De cette façon, certaines opérations pourraient être réalisées beaucoup plus rapidement.
Le secteur de l’assurance : une application de la blockchain serait d’automatiser les procédures liées aux remboursements, et d’alléger de certaines formalités à la charge des sociétés comme de leurs clients ;
Le secteur de la logistique : La blockchain permettrait la traçabilité des produits, l’historique des interventions qui ont eu lieu sur une chaîne de production et de distribution, l’allègement des formalités et la création de conditions propices à la coopération entre les acteurs d’une filière, notamment en ce qui concerne l’échange d’informations. Prenons par exemple l’exemple de l’expédition et des conteneurs portuaires. Dans ce cadre, les documents à remplir par divers intermédiaires (douaniers, agents du fisc, inspecteur d’hygiène, etc.) font perdre énormément de temps. Or, ce temps est précieux pour certains produits périssables tels que les fruits et légumes. En dehors de la charge de travail qui découle du fait de passer par tant d’acteurs différents, ces documents peuvent être falsifiés. En digitalisant ces transactions via la blockchain, non seulement la fraude serait quasiment impossible, les signatures pourraient être gérées plus efficacement et il existerait un historique immuable de toutes les étapes d’acheminement des conteneurs ;
Le secteur agro-alimentaire : Tout comme pour le secteur logistique, la blockchain pourrait être utilisée pour la traçabilité des aliments, de leur origine à l’assiette des consommateurs. Cette application est particulièrement utile en cas de crise sanitaire, pour retracer rapidement et précisément la source d’un contaminant ;
Le secteur énergétique : En désintermédiant l’échange de services et de valeurs, la blockchain pourrait créer des conditions propices à la mise en place de réseaux locaux de production, d’échange et de revente d’énergie, pour équilibrer l’offre et la demande à tout moment.
Le secteur de la santé : La blockchain pourrait permettre de conserver un historique des numéros de série et de lot des médicaments prescrits, de stocker les données des patients de façon sécurisée et confidentielle. Le patient aurait alors un identifiant numérique qui lui permettrait d’accéder à ces dossiers ;
Les droits d’auteur et redevances : Si vous êtes le propriétaire d’un produit digital, qu’il s’agisse d’une photo, d’une musique ou autre, il vous sera très difficile de le prouver. Ces produits peuvent facilement être copiés, enregistrés et déplacés par des personnes auxquelles ils n’appartiennent pas. En consignant la création et la propriété de produits digitaux dans une blockchain, les artistes et créateurs de contenu auraient une preuve immuable qu’ils sont propriétaires de certains actifs. La blockchain permettrait de sécuriser les lois ayant trait aux droits d’auteurs, à la propriété de la musique, des vidéos, des blogs, et des contenus en ligne. Le téléchargement de contenu numérique garantit que le créateur du contenu reçoive la redevance nécessaire, en temps réel ;
Le vote numérique : La blockchain permettrait d’éliminer le risque de fraude électorale, en rendant chaque vote transparent et en permettant la détection de toute modification apportée au réseau…

Il ne s’agit ici que d’une infime partie des applications possibles de la technologie blockchain. Pourraient également être mentionnées comme autres applications les testaments et héritages, les titres de propriétés notamment liés aux biens immobiliers, le suivi sécurisé des armes…

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