Dans l’univers de la gestion de projet, il est tentant de croire que les compétences techniques suffisent à garantir le succès. Mais la réalité du terrain est toute autre. Si les méthodes, les outils et la planification sont indispensables, ce sont bien les qualités humaines et stratégiques du gestionnaire de projets qui font la différence.
Leadership, influence, écoute, crédibilité… Le gestionnaire de projets moderne est bien plus qu’un planificateur. Il est un acteur central de la réussite collective, capable de fédérer, de mobiliser et de guider sans autorité hiérarchique directe.
Décryptons ensemble les différentes facettes de ce rôle aussi exigeant qu’essentiel.
Dans de nombreuses organisations, le gestionnaire de projets intervient dans un environnement matriciel. Cela signifie qu’il pilote des équipes composées de personnes rattachées à d’autres services, et qui ne lui sont pas directement subordonnées.
En clair : il est responsable… sans avoir de pouvoir hiérarchique. Pour réussir, il doit donc se rendre visible, accessible et inspirant, surtout dans les premières étapes du projet. C’est en étant présent sur le terrain, en discutant avec les membres de l’équipe, qu’il crée les conditions d’une dynamique collective solide.
Comme le rappelle Jean Routhier, manager chez Rio Tinto IOC : « On ne gère pas de la même façon des millions de dollars comme on gère une équipe. L’équipe, il faut lui apporter du support et de l’inspiration. Si l’équipe n’est pas motivée, les performances en pâtiront fortement ».
Dans une gestion de projet efficace, la proximité du gestionnaire joue un rôle fondamental. Cette visibilité ne se limite pas à organiser des réunions : elle implique une posture d’écoute active, de disponibilité et de reconnaissance des individualités.
Un gestionnaire qui sait être présent sans être intrusif crée un climat de confiance où les collaborateurs se sentent entendus. Et cela change tout.
Exemple concret : dans un projet IT, un gestionnaire de projets prend le temps de rencontrer chaque développeur individuellement en amont pour comprendre leurs attentes, leurs inquiétudes et leurs contraintes. Résultat : l’équipe se sent impliquée dès le départ, ce qui favorise l’engagement et la fluidité de la collaboration.
Sans autorité hiérarchique, le gestionnaire de projets doit s’appuyer sur une forme d’influence personnelle. Mais cette influence ne s’improvise pas. Elle repose sur quatre leviers essentiels, comme le souligne Pierre Lainey, maître d’enseignement à HEC Montréal :
Loin des clichés du manager autoritaire, le gestionnaire de projets performant est un professionnel de l’adaptabilité. Il sait ajuster sa manière de communiquer en fonction des personnalités, des contextes et des tensions.
Deux qualités sont ici primordiales :
Exemple concret : dans une équipe mixte composée d’ingénieurs expérimentés et de jeunes recrues, le gestionnaire devra adapter son discours, son ton et même ses canaux de communication pour maintenir un climat harmonieux et mobilisateur.
Le rôle de gestionnaire de projets est parfois ingrat. Lorsqu’un projet échoue, c’est souvent lui qui endosse la responsabilité. Et lorsqu’il réussit, ce sont généralement les membres de l’équipe qui en tirent la reconnaissance.
Mais loin de s’en plaindre, un bon gestionnaire l’accepte avec lucidité : « L’ego n’a pas sa place dans ce domaine », affirme Pierre Lainey. Car le véritable leadership en gestion de projet, c’est justement de savoir s’effacer pour faire briller les autres, tout en maintenant le cap et en assumant les décisions difficiles.
En conclusion, être gestionnaire de projets aujourd’hui, ce n’est plus seulement piloter un budget, établir un planning ou suivre des livrables. C’est être le catalyseur d’une dynamique collective, un acteur transversal qui sait naviguer entre les silos, concilier les intérêts, désamorcer les tensions, et surtout, inspirer. Ce métier exige une grande intelligence relationnelle, une forte posture d’écoute, une capacité d’adaptation constante — et une influence construite avec patience et intégrité.
En somme, le rôle du gestionnaire de projets est celui d’un leader sans mandat officiel, mais dont la capacité d’agir repose sur la confiance qu’il inspire. Il est à la fois stratège, facilitateur, motivateur et accompagnateur. Et c’est bien pour cela que le gestionnaire de projets est une personne d’influence. Une influence qui ne s’impose pas, mais qui se cultive.
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Source : https://www.revuegestion.ca/gestionnaire-de-projets-une-personne-dinfluence
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