La pandémie mondiale a généralisé le télétravail pour la majorité des secteurs d’activité. Bien que cela augmente l’autonomie et la flexibilité des travailleurs, cette nouvelle mesure engendre également un effet négatif, à savoir la surveillance amplifiée des salariés par leurs employeurs.
En effet, selon la société de sécurité internet Top10Vpn, la demande pour des logiciels de surveillance s’est accrue de 54% depuis le début de la pandémie en mars 2020. Un rapport publié par la Joint Research Council de la Commission Européenne partage ces conclusions, et remarque une hausse de la demande pour la surveillance au clavier, aux webcams, aux e-mails, à l’usage du web, etc.
Cela s’explique par le fait qu’en autorisant le télétravail, certains employeurs ont l’impression de perdre une partie du contrôle qu’ils avaient au préalable sur leurs salariés et leur productivité. Bien que la hausse de la demande pour des logiciels de surveillance concerne plus particulièrement les Etats-Unis et le Royaume-Uni, l’Europe est également touchée. Par exemple, selon une étude réalisée par VMware, 63% des entreprises françaises ont déjà opté pour un outil de surveillance, ou prévoient d’en choisir un.
Comment se présente la surveillance des employés ?
Diverses techniques de surveillance existent, dont celles :
Que prévoit la loi concernant la surveillance des employés ?
En Belgique, l’Autorité de protection des données stipule qu’un employeur a le doit de contrôler l’activité de ses salariés pendant leurs heures à travail, à condition que cette surveillance soit réalisée “dans le respect de la vie privée, en toute transparence, de manière proportionnée et dans un but légitime”.
La loi RGPD mentionne également que les employés doivent être mis au courant qu’ils sont surveillés : ils doivent non seulement savoir quelles données sont collectées, mais également dans quel but.
Pour ce qui est de la vidéosurveillance, la Convention Collective de travail CSC spécifie qu’une telle surveillance est autorisée tant qu’elle n’est pas permanente, et que les employés en sont prévenus.
Les conséquences de la surveillance des employés
Selon une étude menée par VMware, les entreprises dans lesquelles des systèmes de surveillance ont été mis en place connaissent des taux de départ plus élevés que dans les organisations qui n’en ont pas. En effet, les salariés voient cette surveillance comme un manque de confiance de leurs employeurs, ce qui provoque ensuite :
Sur la pratique d’une telle surveillance des employés en Belgique, François Pichault, professeur à HEC Liège et formateur à HEC Liège Executive Education, pense qu’il y a “peu de chances que ce type de logiciels soient utilisés”. Toutefois, il ajoute ceci à propos du télétravail : “On est dans une culture de la présence, surtout en Wallonie. (…) Il y a quand même toujours l’idée que télétravail égale jardinage, et il y a toujours l’envie de fliquer”.
En définitive, la mise en place de pratiques de New Ways of Working (NWOW) comme le télétravail, implique de nombreux changements au niveau organisationnel. La relation managériale doit notamment évoluer pour permettre le travail collaboratif, et l’émergence d’un management bienveillant et respectueux.
Vous aimeriez en savoir plus sur les NWOW et la transformation de la relation managériale ?
Découvrez notre formation sur le sujet !
Source : https://www.moustique.be/a-la-une/2021/12/02/quand-teletravail-rime-avec-surveillance-218869
Écoutez le témoignage de notre Experte en NWOW
Découvrez ce qui se trouve derrière le concept de NWOW et les impacts qu'il implique sur votre organisation.
Découvrez notre Certificat de Spécialisation en NWOW (Bricks, Bytes & Behaviours)
Comprenez, anticipez et mettez en œuvre les transformations de type NWOW qui impactent votre organisation et son environnement.
Dites-nous ce que vous en pensez !