Votre entreprise a décidé de supprimer le système de pointeuse ? Vous faites régulièrement du télétravail ? Vous pouvez choisir librement votre poste de travail en fonction de votre heure d’arrivée ou de votre préférence ? Si tel est le cas, il est possible que votre organisation ait mis en place une démarche NWOW, ou des « nouvelles formes de travail ».
En effet, les entreprises actuelles doivent faire face à des changements majeurs, comme l’évolution des nouvelles technologies de l’information et de la communication, la mondialisation, la compétitivité des marchés sur lesquels elles s'ouvrent, etc. Ces développements amènent les entreprises à s’organiser autrement, en s’adaptant aux valeurs de mobilité, de flexibilité, de digitalisation et d’autonomie valorisées par la société.
Cette nouvelle manière de travailler porte le nom de NWOW, l’acronyme de « new ways of working ». Développé principalement aux Pays-Bas et en Belgique il y a désormais une dizaine d’années, le NWOW reste encore un concept aux contours mouvants et nébuleux.
Quels sont les objectifs d’une démarche NWOW ?
La mise en place d’un projet NWOW au sein d’une organisation vise à favoriser l’atteinte des résultats tout en responsabilisant les collaborateurs via l’émergence d’une culture managériale basée sur la confiance. Les objectifs d’une telle démarche sont multiples :
- Répondre aux attentes et aux besoins des clients en responsabilisant les collaborateurs ;
- Développer une culture d’entreprise orientée humain, basée sur la confiance des managers ;
- Favoriser la flexibilité tant au niveau des horaires que des lieux de travail, notamment pour développer un atout concurrentiel vis-à-vis des autres employeurs ;
- Dynamiser les environnements de travail au sein de l’entreprise, pour que ceux-ci correspondent aux tâches à effectuer ;
- Accroître la motivation des salariés tout en diminuant certains postes budgétaires de l’entreprise.
Une problématique en « 3B »
Pour qu’un projet NWOW puisse être initié et mis en place au sein de votre entreprise, il est nécessaire d’effectuer un travail de recherche en amont pour en évaluer les implications positives et négatives. Ces initiatives vont-elles améliorer à la fois la satisfaction des salariés et celle des clients ? Quels sont les aménagements nécessaires y étant liés ?
L’envie de moderniser l’entreprise via la création d’un projet NWOW trouve généralement son origine dans l’apparition de trois problèmes stratégiques au sein de cette même entreprise, qui vont se consolider comme étant les trois composantes-clés du projet : Bricks, Bytes, Behaviors.
- Bricks : la première composante fait référence au remaniement des infrastructures physiques de l’organisation. Les contrats de location des bâtiments dans lesquels opère l’entreprise arrivent à terme ? Les bâtiments n’offrent plus un espace suffisant comparé à votre nombre d’employés ? Ainsi, cette composante fait écho aux transformations affectant la structure physique de l’entreprise qui vont être menées dans le cadre de ces nouvelles formes de travail.
- Bytes : la seconde composante fait référence aux infrastructures numériques de l’entreprise. Vos employés considèrent votre identité organisationnelle comme « vieille » ? Vous aimeriez booster votre attractivité auprès des postulants potentiels ? Les nouvelles technologies vont aideront à moderniser vos outils de travail afin que vos pratiques soient plus connectées.
- Behaviors : la dernière composante fait référence à la motivation et au bien-être de vos collaborateurs. Vos salariés sont demandeurs de plus d’autonomie et de mobilité ? Certaines pratiques peuvent être mises en place pour répondre à leurs besoins. Cette composante vise aussi à accompagner les collaborateurs dans l’apprentissage des nouvelles infrastructures numériques instaurées dans la composante Bytes.
Quelques exemples d’initiatives NWOW et leurs implications
Parmi les nombreuses initiatives des nouvelles formes de travail qui peuvent être mises en place au sein d’une organisation, nous retrouvons notamment :
- L’open space : cette organisation sous forme de bureaux paysagers signifie l’introduction de plateaux décloisonnés et découverts. Parmi les implications négatives d’une telle démarche peut se retrouver l’absence d’intimité accordée aux travailleurs, dont le comportement est rendu visible aux yeux de tous. La démultiplication des possibilités d’interaction fait partie des impacts positifs potentiels de l’open space.
- Le flex desk : cette organisation signifie que les bureaux deviennent flexibles et sont mis à disposition de l’ensemble des collaborateurs. La perte d’un bureau personnel a pour conséquence qu’un salarié pourrait ne plus être en mesure d’affirmer ses goûts et ses préférences via une décoration personnalisée de son espace, etc. Aussi, en dispersant les équipes au sein de l’espace flexible de travail, une autre conséquence pourrait être la dégradation de circulation de l’information, ou la création d’un sentiment d’isolement pour une personne qui serait assise loin de son équipe, d'où l'importance d'en évaluer les impacts potentiels en amont.
- L’activity-based working : cette initiative vise à aménager l’espace en différentes zones. Nous pourrions par exemple avoir une zone de collaboration avec des grandes tables, une zone de concentration où le silence serait de mise, une zone conviviale pour encourager la communication informelle, et des zones « bubbles » où les collaborateurs pourraient s’isoler pour passer des appels. Il faut toutefois veiller à ce que ces zones correspondent aux besoins spécifiques des salariés, et à ce que leur organisation fonctionne aussi en termes d’ergonomie.
- Le travail à distance : La mise en place du télétravail et/ou du travail à distance peut avoir diverses implications. D’un côté, l’initiative pourrait booster la motivation des travailleurs qui n’auraient plus systématiquement à perdre du temps dans les trajets pour arriver jusqu’à l’entreprise. D’un autre côté, cela pourrait aussi entraîner des dysfonctionnements de l’équilibre vie privée-vie professionnelle, et/ou augmenter le nombre et la complexité des outils mis à disposition, parmi lesquels un logiciel de messagerie instantanée, un logiciel de vidéoconférence, etc. Le management perdrait aussi une partie du contrôle qu’il exerçait sur les salariés, d’où l’émergence de stress de leur côté : que va penser le management si l’employé est mis comme « absent » sur Teams alors qu’il fait simplement une pause de quelques minutes ? Pour cette partie, il convient donc de penser aux façons de familiariser les collaborateurs aux nouveaux outils numériques qui émergent de la mise en place du travail à distance, et de sensibiliser les dirigeants à un management qui repose sur la confiance.
- Le paperless : Cette initiative facilite le flex desk, l’activity-based working et le travail à distance. En effet, l’utilisation de papier peut être un frein au développement de nouvelles solutions organisationnelles, en entravant la fluidité et la mobilité des collaborateurs.
En définitive, les nouvelles formes de travail ne peuvent fonctionner pour votre entreprise qu’à partir du moment où tous vos collaborateurs s’en approprient les nouvelles infrastructures et les nouveaux outils. Pour cette raison, il est essentiel de penser aux implications qui pourraient naître de la mise en place de diverses initiatives basées sur la mobilité et la flexibilité, et d’ainsi anticiper les meilleures façons de contrer les implications négatives.
Vous aimeriez approfondir votre connaissance du concept de NWOW ? Comprendre les implications que pourraient avoir ces nouvelles formes de travail sur votre organisation, et être capable de les identifier et de les anticiper ?
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Sources : https://fedweb.belgium.be/fr/a_propos_de_l_organisation/developpement_et_support/nwow - « Un chantier de modernisation des contextes de travail : le new way of working dans une compagnie d’assurances », Grégory Jemine.
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