Knowledge management et influence ? Créer une communauté pour gérer une situation de crise : le cas du vol 370 de Malaysia Airlines…
Le « knowledge management » ou gestion de la connaissance est un des trois piliers fondamentaux de l’intelligence stratégique. Discipline plus récente que le pilier de l’influence, il s’agit d’un processus permettant des actions systématiques de structuration, d’intégration et de capitalisation d’informations critiques pour une organisation afin d’en améliorer sa performance/son innovation.
De manière opérationnelle, les connaissances sont soit tacites ou explicites mais souvent de nature technique et complexe. C’est effectivement le cas dans le monde de l’imagerie spatiale.
Alors que les recherches piétinent pour retrouver le Boeing 777 de Malaysia Airlines porté disparu depuis le 08 mars 2014, Digital Globe, une société américaine spécialisée dans l’imagerie spatiale a décidé de mettre en place une plateforme collaborative nommée « Tomnod.com ».
Chaque internaute volontaire peut ainsi apporter sa contribution à l’interprétation des 24.000 km2 d’images satellite de la zone entre le golfe de Thaïlande et la mer de Chine méridionale.
Les volontaires visualisent des cartes dans le périmètre de recherche et peuvent épingler des débris, des morceaux de carlingue, des canots de sauvetage, des traînées de carburant ou signaler tout signe suspect. Un algorithme mathématique entre ensuite en jeu et travaille sur ces données enrichies pour laisser ensuite la place aux experts de Digital Globe pour affiner les analyses et les partager avec les autorités respectives.
Parallèlement, les réseaux sociaux ont pris le relais et plusieurs groupes Facebook et Twitter se sont constitués dans le monde entier pour comparer le résultat des recherches et discuter les copies d’écran des images satellites.
Cette initiative nous permet d’illustrer les éléments suivants :
S’il est vrai qu’avec chaque jour qui passe, les chances de retrouver l’avion s’amenuisent et que cet événement permette à Digital Globe de s’offrir une réelle visibilité (son site a d’ailleurs été inaccessible au vu de l’affluence du trafic), le principe de l’intelligence collective est bien réel.
A noter aussi, dans le registre de la « réputation et influence », la carence flagrante des autorités malaisiennes autour de l’événement : contrôle de l’information, non transparence, voire désinformation…
A suivre …